Pourquoi s’arrêter au cloud gaming quand on pourrait tout simplement avoir un ordinateur complet sur le cloud ? C’est la grande idée de Shadow, le produit phare de la société française Blade. Il faut l’admettre : pour une fois, nos entrepreneurs ont eu le nez fin sur le développement du cloud, et Shadow reste un produit unique en son genre sur le marché. Avec ses qualités comme ses défauts.
Shadow est tout simplement un ordinateur complet dans le cloud qui dispose d’une configuration optimisée pour le jeu vidéo. Mais pas que. Le service peut tout aussi bien être utilisé comme un ordinateur classique mais puissant, afin de pouvoir faire des tâches lourdes comme du montage vidéo ou de la retouche photo. Cependant, ses clients à travers les divers plateformes qu’il supporte sont tous optimisés pour le jeu vidéo, et vous permettent de lancer n’importe quel titre sans avoir à sortir votre combo clavier/souris.
Pendant longtemps, le modèle économique de Shadow se divisait en trois configurations : Boost, Ultra et Infinite. Mais récemment, depuis son rachat par OVH, l’entreprise française a décidé de simplifier les choses en fournissant une offre unique sur laquelle se rattachera des options pour accéder à une configuration plus puissante. Pour le moment, nous n’avons pas vraiment de détails sur cela.
Shadow est un ordinateur complet dans le cloud. Et de ce fait, vous pouvez y installer plus ou moins tous les jeux que vous voulez, comme vous voulez. Notez bien cela : contrairement à d’autres services, vous devez toujours télécharger vos jeux et les mettre à jour manuellement. C’est aussi grâce à cela que Shadow réussit à être disponible en tant qu’application sur l’App Store d’iOS, malgré le fait que les autres services de cloud gaming y sont pour le moment bannis. Cependant, il existe une grosse limite.
Shadow est fondamentalement ce que l’on appelle une “machine virtuelle” ou VM. Or, faire tourner un jeu dans une VM est un moyen qu’utilisent les pirates pour modifier certains jeux et créer des cheats. Aussi, les services anti-cheat comme Riot Vanguard bloquent automatiquement les VM, faisant que les jeux comme Genshin Impact ou Valorant refusent de se lancer sur un ordinateur Shadow.
Notez que Shadow peut réussir à contacter l’éditeur du jeu lui-même pour que leurs machines ne soient pas bloquées par leur système anti-cheat ; c’est ce qu’il s’est passé avec League of Legends, notamment. Cependant, encore faut-il que l’éditeur lui-même soit à l’écoute de ces problématiques et prêt à aider une start-up française — ce qui est rarement le cas.
Shadow peut streamer au maximum en 4K à 60 FPS. Il est donc l’un des rares à proposer la 4K sur toutes ses plateformes. Mais c’est aussi un des rares à pouvoir streamer en 1080p à 144 Hz, un fait important pour quiconque veut la meilleure fluidité d’affichage.
Shadow est aussi l’une des rares plateformes à offrir le support du double écran et de l’échantillonnage de couleur 4:4:4. Ce dernier ne sacrifie pas les couleurs pour offrir un stream plus performant, mais demande une meilleure connexion.
Les plateformes supportées par Shadow ont toutes le droit à une application native, à l’exception faite de Chrome OS qui passe par la compatibilité des applications Android. Une application web est à l’étude, mais n’est pas encore disponible pour le moment.
Notez que vous avez le choix entre plusieurs versions du client. Au téléchargement, vous pouvez utiliser la version Stable ou la version Bêta, cette dernière servant à tester les nouvelles fonctionnalités développées par l’équipe avant l’heure.
Shadow dispose de trois serveurs en Europe. L’un à Paris, l’autre aux Gravelines, et le dernier à Amsterdam. Vous pouvez voir le statut des serveurs sur cette page.
Selon les mesures de NoFrag en 2016, Shadow ajoutait en moyenne 29ms d’input lag ce qui est très bon pour un service de cloud gaming. La technologie s’est qui plus est améliorée entre temps. De mes observations, il fait partie des bons élèves en la matière, avec un input lag minimal qui n’empêche pas de joueur confortablement même aux FPS les plus nerveux.
A mes eux, l’image fournie ne souffre pas vraiment d’artefacts trop marqués. L’équipe a qui plus est développé un définition adaptive comme on peut le voir sur les services comme Netflix et consorts, qui vient baisser ou augmenter la définition de l’image dynamiquement pour conserver une expérience fluide tout du long.
Par contre, la perte de colorimétrie se ressent énormément par défaut sur le signal de base en 4:2:0. Si vous souhaitez faire du montage vidéo/photo, il faut absolument par le stream 4:4:4.
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